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Eva
Dános
Biographie Eva Dános naît le 4 juin 1919 à Budapest dans une famille de la bourgeoisie juive hongroise. En 1943, elle obtient un doctorat en économie et commence à enseigner à l’Ecole de secrétariat des sœurs de Notre Dame de Sion.
Mais le 1er décembre 1944, les « Croix fléchées », nazis hongrois de triste réputation, envahissent l’usine de guerre et Eva est déportée avec Hanna et Lili dans le dernier convoi de juifs à quitter Budapest. Après plusieurs semaines à Ravensbrück, au Nord de Berlin, les trois amies sont désignées pour aller travailler dans une usine à Burgau, camp satellite de Dachau, en Bavière. Puis elle séjourne en France où elle publie Prison roulante, une version française de son récit, dans le Pontissalien, un hebdomadaire du Haut Doubs, du 15 mai au 14 août 1948.
Françoise Maupin Les messages reçus par Eva Dános Eva Dános, qui a assisté à plusieurs entretiens à Katalin en octobre et novembre 1944 (les témoins), se souvient de sa méfiance dans les premiers temps. Elevée dans la foi catholique − seul son père était juif (DC, p. 138) − elle fut déconcertée par ce « monde de merveilles inimaginables » (DC, p. 32) et fit part de ses interrogations à un jeune jésuite. Celui-ci lui répondit que l'Église ne niait pas l'existence des anges mais recommandait la prudence. Eva confia aussi un jour à Hanna : « Si cela arrivait à un esprit critique comme le mien, alors peut-être pourrais-je croire en la possibilité de recevoir de telles paroles » (DC, p. 151). Elle ne croyait pas si bien dire, car peu de temps après, le 16 octobre 1944, des mots s'imposèrent à elle alors qu'elle essayait de trouver la paix dans la chapelle. Elle sentit qu'il était urgent de les jeter sur le papier (DC, p. 152). Elle reçut ainsi, jusqu'à la veille de son arrestation le 1er décembre 1944, vingt quatre messages dont des extraits ont été publiés (DC, p. 153,-160). Plus tard, à son retour à Budapest, elle en reçut à nouveau quelques autres (de septembre 1945 à février 1946). Mais ni Hanna, ni elle, n'en ont perçu à Ravensbrück : « Ce n'était pas le lieu. Nous nous débattions au niveau le plus dégradant de la condition humaine. Survivre requérait toutes nos forces » (DC, p. 167). La psychanalyste Mária Török, une des rares survivantes du ghetto de Pest, décédée en 1998, s'est faite l'écho d'un certain nombre de phénomènes similaires dans la communauté juive hongroise de cette époque (DC, p. 9). Témoignage que corrobore Agnès Péter qui a assisté à l'entretien 85 à Katalin, puis, après la guerre en 1945-46, à la transmission de messages par Adrienn Frankovszky (Adri) et Erzsébet Rusznyak (Ruszi) dans l'atelier de Gitta Mallasz. Sur l'origine de
ces messages, Eva Dános confiera à Robert Hinshaw : «
Ce fut une de mes
grandes
révélations spirituelles. C'était à la fois
angoissant et exaltant que de tels poèmes se soient imposés à moi. Je
me
sentais toute petite. Mais j'en suis sûre, ils n'étaient pas de mon
fait. C'était de l'inspiration. Ce fut la seule fois que j'abandonnai
la logique et m'abandonnai à l'intuition ». Robert Hinshaw
poursuit
: «
Si elle était incapable de
définir d'où venaient ces paroles, elle savait néanmoins combien ils
lui avaient été une aide et un soutien. Elle ne nia pas qu'elles
pouvaient être l'oeuvre des anges, mais elle préféra dire
qu'il
s'agissait d'inspirations qui survenaient en ces temps d'extrême
désespoir : « C'était un
moment
exceptionnel et nous menions
une
existence qui n'avait rien à voir avec la vie normale. Nous avions été
dépouillés de tout ! Nous ne savions pas ce qui pouvait nous arriver
d'une
heure à l'autre. Plus rien ne garantissait notre sécurité. Je pense que
le danger - un danger palpable, mêlé d'incertitude - avait affiné à
l'extrême notre sensibilité et que ce que nous ressentions n'aurait
certainement pas été perçu en temps ordinaire » » (DC,
p.
152).
Sources
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