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dialogues avec l'ange

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  différences entre éditions

Aucune édition de Dialogues avec l’ange n’est intégrale. Aucune ne peut donc faire référence. Certaines sont plus complètes que d’autres, mais aucune ne contient l’intégralité des entretiens. Il suffit pour s’en convaincre, de consulter le cahier II de Lili ou les copies des cahiers de Gitta.
Pourquoi cela ?
Selon Robert Hinshaw des éditions Daimon, qui a travaillé avec Gitta à l’établissement et la traduction des premières éditions allemandes et anglaises, celle-ci aurait écarté certains passages parce qu’elle les trouvait trop obscurs, trop personnels, trop fragmentaires ou encore susceptibles d’être incompris. D’autre part, elle considérait que certains passages étaient tout simplement intraduisibles (1).
Les éditions Daimon ont récemment publié de nouvelles éditions allemandes et anglaises « révisées et étendues », mais celles-ci ne sont toujours pas véritablement intégrales et malheureusement parfois infidèles à l’original hongrois.

Éditions hongroises

Il y a eu deux éditions hongroises. La première, (Typofot GMK, 1989), a été supervisée par Gitta, avec l’aide d’Agnès Péter. La seconde (Fekete Sas) a été établie en 2005 par Marguerite Kardos, toujours avec l’aide d’Agnès Péter. Contrairement à la première, elle contient les entretiens 13 avec Gitta et 36 avec le maître de Hanna. Mais ils ont dû été retraduits du français, car les sources hongroises ont été perdues.

Éditions françaises

Il y a eu deux éditions françaises, une première de près de 300 pages en 1976 et une seconde de près de 400 pages en 1990, dite « intégrale ». Pour en savoir plus : du hongrois au français.

Entretien 14 avec Lili - Comment joindre les mains ?

Dans l'entretien 14, Lili exprime le souhait d'en savoir plus sur son signe, un triangle dont la pointe est tournée vers le bas. L'ange termine son explication avec cette exhortation :

Prie ainsi les mains sur le coeur,
et au-dessus de ton signe s'élèvera l'autre signe.

Dans son cahier (Lili I), Gitta note que Hanna montre le geste et s'absorbe dans une profonde prière. Et elle accompagne ses notes d'un croquis figurant le buste avec les avant-bras à l'horizontale et les mains jointes en V inversé.

Mains jointes E14L Cahier de Gitta LI

Le croquis est repris sous une forme plus élaborée dans l'édition française de 1976 et dans les éditions allemande (1981), anglaise (1988) et hongroise (1989). Mais dans l'édition française de 1990, Gitta le remplace par un schéma où les mains, inscrites chacune dans un triangle, sont jointes à l'horizontale (2).

Mains jointes E14L Edition 1976 Mains jointes E14L Edition 1990

À gauche, le croquis de l'édition française de 1976, à droite, celui de l'édition de 1990


Il est surprenant que Gitta ait adopté – tardivement – cette nouvelle représentation du geste enseigné à Lili. Pourquoi deux triangles se joignant à l'horizontale, alors que l'ange dit que l'autre signe s'élèvera au-dessus du sien, en phase avec la représentation traditionnelle où la terre est en bas, le ciel en haut?

21 juillet 1944 : Hanna a-t-elle prononcé les mots « Agnus Dei » ?

L'agneau de Dieu (Agnus Dei) désigne Jésus, victime sacrificielle vouée à expier les péchés des hommes. Cette expression fait référence à l'agneau que les juifs sacrifient pour célébrer la Pâque (Pessa'h), fête au lendemain de laquelle Jésus fut crucifié. (Jn 1, 29,  Ap 5, 6-12).

Dans l'édition française de 1990 (3), Gitta fait prononcer « Agnus Dei » par l'ange, tout de suite après qu'il ait annoncé le Nouveau Nom – AD – pour la première fois :

Le Seigneur a prononcé : « SOIS !
Que le Nouveau agisse en vous ! »
Le Nouveau Nom vit déjà.
De lui s'élève une force jamais connue.
Seules deux lettres : A-D.
- Agnus Dei.

Dans l'édition allemande de 1981 (la première, celle qu'elle a supervisée), elle indique que, pendant qu'elle se demande comment AD pourrait se dire en d'autres langues, la réponse tombe immédiatement en allemand :

Im Anfang war das Wort : DEIN.
Es war bei Gott – es ist bei uns.
Kein Wunsch ist mehr.
ER hat – ER GIBT. ER – wir.
AGNUS DEI. AD.

Au commencement était le Verbe : POUR TOI.
Il était auprès de Dieu – il est auprès de nous.
Il n’y a plus à demander.
IL a – IL DONNE. IL – nous.
AGNUS DEI. AD

Dans l'édition hongroise, c'est seulement dans son commentaire que Gitta relève que les deux lettres sont les initiales de Anyag (matière) et Dicsöség (gloire) ainsi que des mots latins Agnus Dei. À noter également dans l'édition hongroise la typographie AD (et non A-D), ce qui indique qu’Hanna aurait prononcé AD comme un mot – mot hongrois qui signifie il/elle donne – et non comme un sigle dont il faudrait chercher la signification.

Trois éditions, trois versions de ce qui s'est passé le 21 juillet. À laquelle se fier ?
Il est peu plausible que Hanna ait prononcé les mots Agnus Dei car l'idée de sacrifice est absente du court texte allemand centré sur le don et plus généralement de l'enseignement des anges. 
Ces mots ont plus probablement simplement germé dans l'esprit de Gitta comme elle l'indique dans l'édition hongroise, dont voici une traduction (4) :

Le Seigneur a prononcé : QUE CELA SOIT !
Que le Nouveau agisse en vous ! »
Le nouveau nom se dessine,
silencieusement il prend forme.
Le Nom vit déjà.
De lui s'élève une force inouïe.
Il n’a que deux lettres : AD.

Je ressens combien ces deux lettres qui forment le mot AD sont importantes. Première et quatrième lettres de l'alphabet, elles sont également les initiales des mots Anyag (matière) et Dicsöség (gloire) ainsi que des mots latins Agnus Dei. « Quand le mot AD a été prononcé », nous dira plus tard Hanna, « j'ai vu deux triangles s'approcher irrésistiblement l'un de l'autre dans l'univers, avec des éclairs jaillissant entre eux en zigzagant, jusqu’à ce que leur union soit totale. »


(1)  Préface à l'édition anglaise de 2020.

(2) Des triangles disposés à l'horizontale apparaissent également dans les nouvelles éditions allemandes et anglaises « révisées et étendues », établies à partir de notes de Gitta (dans des passages inédits des entretiens des 14, 16 et 21 juillet 1944, ainsi que dans l'entretien entièrement inédit du 11 août).

(3) L'entretien du 21 juillet ne figure pas dans l'édition française de 1976.

(4) Traduction de Mariann Halmos-Leblanc et Eric Lombard, traducteurs des passages inédits du cahier de Lili.